dimanche 18 décembre 2011

Souvenirs et avenir

Le poète

Ma chère muse je dépéris
Et je perds espoir de voir les champs fleuris,
Tout me semble terne, les couleurs
S'enfuyant avec le vent des erreurs.
Même ma poésie me paraît usée
Par les mots trop répétés.
Je devrai suivre ce qui m'entraîne
Dans cette forêt à l'ombre altière,
Pour enfin te libérer de tes chaînes
Car je ne peux plus te garder prisonnière.


La muse

Ces chaînes ne sont que pensées, blêmes
Peurs, je ne suis pas détenue
Et en vérité je t'aime,
Ce sont les seuls liens entre nous.
Mon amour, tu me verras nue
Dans un lit de roses et de satin doux,
Ne perds pas espoir, le printemps revient
Apportant avec lui le matin,
Nos matins! Je ne veux te délaisser
Que lorsque de mon corps tu te seras lassé
Et que mon âme ne sera qu'un fruit amer,
Alors seulement je reverrai ma mère.


Le poète

Comment pourrais-je me détourner de cette divine
Beauté? Comment cette âme nourricière
Me semblerai n'être qu'une épine?
Ô si un jour je te trahis
Que je sois damné, ne devienne que poussière
Et que mon nom sombre dans l'oubli.
Que l'on me fasse subir mille supplices
Si j'ose me détourner de tes délices.
Je croyais te déplaire
Et ne plus te mériter,
Je pensais presque te dégoûter
Par ma poésie de faux airs.


La muse

Non cher poète, la solitude et la tristesse,
Tes douloureuses compagnes n'ont pas eu raison
De la fervente passion
Que j'éprouve car rien ne presse.
Je suis patiente, tes mots peuvent changer
Pour chanter l'amour, comme autrefois, ce temps béni où tu connaissais l'émoi
Et cette volonté guidait ta plume enchantée.
Je sais que tu en as souffert,
Les souvenirs sont rudes, ton cœur s'est ouvert
Versant le sang, tes yeux se sont fermés
Versant les larmes, tu as décidé de t'armer.
Oui de t'armer contre cette faiblesse
Et réaliser la grande prouesse
De vivre à nouveau, sans elle,
Sans amour, sans l'émotion essentielle.


Le poète

Mais regarde moi, je ne suis qu'un animal
Blessé, l'esprit ravagé, il manque une pièce
A ma mécanique, élément fatal.
La foule est en liesse
Tandis que je déambule dans ces couloirs
Si longs et si noirs.
Je ne peux te promettre de m'en sortir
Mais pour toi, pour notre avenir, je vais essayer de chasser mes maux.
Il faut aussi que tu me guides
Pour sortir de ces plaines arides
Où l'encre semble rêche, séchant trop tôt.

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