samedi 17 décembre 2011

Dialogue avec une muse

La muse
Poète, tu es déjà mort je le vois,
Pourquoi n'entendons-nous plus ta voix?
Tu disparais tel un pâle fantôme,
Que tiens-tu dans ta paume?
Une plume? Et bien écris,
Et reviens-nous à la vie.

Le poète
Ô muse au regard éclairé,
Il y a longtemps que l'étincelle de vie n'a plus brillé,
Je ne suis plus qu'un cadavre sans âme,
Et ma plume n'est plus ma lame.

La muse
Il y avait pourtant un feu en toi,
Qu'est-il devenu? Ranime le, je me souviens
De nos douces romances, assis près de moi,
Tu chantais l'amour qui revient.
Qu'en est-il de ce temps, tendre et au doux parfum
De mimosa, où tu courais sur chaque colline,
Joyeux, souriant et tendant la main,
Imaginant le visage de celle à la beauté cristalline?

Le poète
Hélas le feu n'est plus que cendres,
J'ai dû l'étouffer, n'épargnant que quelques braises,
L'existence n'a plus ce goût sucré de fraise,
Je ne suis que l'ombre d'un homme et je dois descendre
De cette arbre qui n'est plus le mien,
Car à son pied plus personne ne vient.

La muse
Que dis-tu là? Ranimes le flambeau
Et suit les oriflammes,
Tu es encore loin de ce tombeau,
Tu as le temps de trouver cette femme.
Renaît mon ami, sort de ce lit
De mort et chante de nouveau
L'amour et l'amitié, revis!
Ici il n'y a pas d'oubli.

Le poète
Ma chère je n'ai guère encore d'espoir,
Et même si tout n'est pas si noir,
Si peu de clarté dans mon ciel
M'indique que ce monde a changé.
Il y a encore des soleils, c'est essentiel,
Mais je crois que je n'aurais jamais dû manger
De ce fruit défendu, certes il inspire
Beaucoup mais nous fait tant souffrir.

La muse
Ne dis-tu pas que la souffrance est nécessaire
Pour se construire, afin d'apprendre?
Un jour, tu le sais, ton cœur se serre,
Et c'est pour une femme qui sait te le rendre.
Alors tu écriras tout ton bonheur
Et je serai souriante, oui moi ta petite sœur.
Je ne suis éternelle que si tu continues
L'art que ton esprit ingénu
S'empresse de donner la beauté aux mots
Que tu apposes de ton sceau.
Veux-tu me voir dépérir?
Ou bien préfères-tu mon sourire?

Le poète
Ma belle, ma poésie est quelque peu appréciée
Mais elle ne me sert guère d'allumette,
Et si l'on aime pas le poète,
On ne pourra aimer l'homme, c'est sensé.
Si une main avec une torche apparaît
Alors si elle reste je la saisirai.

1 commentaire:

  1. Je suis tellement charmée par ses dialogues, ils s'écoulent d'une telle manière que j'en vois un théâtre dans ma tête.
    Bonne continuation ! Je pense que tu as un don, et si ce n'est pas le cas, ta "plume" reste exceptionnelle :)

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