samedi 12 janvier 2013

Le voyageur au-dessus de la mer de nuages

Inspiration du tableau de Caspar David Friedrich portant ce nom.

      Voles petit, voles ! Cours sur les nuages tant que ton insouciance te le permet. Et quand tu te poseras sur le sommet de la montagne, regarde un peu en bas et pense à l'esclave de ces terres. Mais ne t'attardes pas trop sur cette vision, observes plutôt le oiseaux, eux sont libres, eux sont les vrais maîtres de ce royaume.
      Nous croyons encore - fous que nous sommes ! - que nous reignons sur ce monde. Brillant par notre intelligence, uniques êtres doués d'amour, s'élevant par les sciences au-dessus de tout, jusqu'à voler dans les cieux et même au-delà.
En réalité nous n'avons qu'un voile devant les yeux et devenons bien vite esclaves quand il s'agit d'argent, l'amour n'est devenu qu'un excuse et la science a perdu de sa pureté. La virginité de notre monde a été consommée, la Terre, maintes fois violée.

      Parfois je monte encore sur ce piton, au-dessus de la mer de nuages. La douleur de la solitude quotidienne se transforme alors en une amie, cette solitude devient appréciable par ce silence et cette puretéde cette vue.Personne pour souiller ce moment, sauf moi-même. Car il ne faut pas que je reste trop longtemps sur ce sommet, je risque de teinter les nuages de gris, d'éroder la roche par ma salissure. Cette âme tourmentée n'est qu'une tache sur la toile. Toi petit, tu n'es que balncheur, tu ne connais le malheur. Si seulement tu pouvais ne jamais quitter les cîmes et ne pas atterrir dans cette fange...

      Voles petit, voles ! L'homme, lui, n'a plus que ses rêves, et moi je rêve encore parfois de ce voyageur au-dessus de la mer de nuages.