mardi 22 octobre 2013

Dans l'ombre

Dans l’ombre je me cache
Avec tant d’autres choses
Déjà mortes ou tout juste écloses,
Sans que personne ne le sache.

Dans l’ombre, il y a des trésors
Jamais découverts et pourtant convoités ;
Il y a des coups du sort
Et des souvenirs oubliés.

Dans l’ombre de ces antiques galeries
De ces palais autrefois majestueux,
Ou bien au bout de ces sentiers tortueux,
L’esprit parfois y trouve flâneries.

Dans l’ombre est bâtie ma demeure,
Celle du discret confident,
Bien loin du monument de splendeur
Dans lequel vit l’amant.

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Point de baisers ni de promenades à deux,
Pas de dîner à la lumière des chandelles,
Un lit sans soie ni dentelle ;
L’ombre d’une vie sans feux.

Un univers de nuances de gris,
Quelques éclats de blanc,
Voici donc le constat accablant
D'années fantômes, sans cœur épris.

Et pourtant dans l’ombre il y a des merveilles
A nulle autres pareilles,
Seulement aucun regard
Ne se pose à leur égard.



lundi 22 juillet 2013

Le reflet

Fais toi une raison, tu ne seras jamais que le deuxième homme (,) l’ami. Reflet du premier mais jamais lui-même, une image un peu lointaine.

                Quoi que tu fasses tu resteras dans ce miroir, piégé entre le verre et le métal dans un froid glacial. Prison polie aux contours dorés, voilà le domaine de ta vie.
                Tu n’es ni moi, ni eux, tu n’es personne, ombre de lumière. Condamné à imiter sans jamais égaler. Tu cherches sans cesse qui tu es, sans te rendre compte de la vérité. Jusqu’au jour où l’on dispose un autre miroir en face et que tu découvres ce que tu es. 

Ton monde éclate, tu te brises en d’innombrables morceaux. Éclats de verre coupants qui sont autant de personnalités que tu n’es plus. Les bris de glace lacèrent la chair des passants. Tu te teintes de rouge et ce sang devient le tien, tu prends conscience…
La douleur n’est pas nouvelle mais elle est pour la première fois véritable. C’est le premier sang versé, le premier cri, un baptême.

Pourquoi faut-il que l’éveil se fasse par la chute ?


Il n’y a alors pour toi que deux solutions : finir en morceaux dans la folie et le désordre d’une décharge ; ou bien être refondu, recyclé, et finir sous une nouvelle forme. Mais si le verre s’est brisé, le fond de métal est lui resté intact.

dimanche 21 avril 2013

Incendie

Tout est perdu, la ville brûle sous nos pieds. Les flammes lèchent déjà les façades impérieuses des temples, dévorant inexorablement toute dévotion. Ce en quoi tu crois n'est plus, ils s'effondreront pour ne former que cendres et gravats. Comtemplons ensemble la chute d'une cité érigée à la gloire de la raison.
Tu n'y peux rien, tous ses habitants courent dans le chaos le plus totatl. La panique suinte des murs et se répend dans les rues. Toute logique les abandonne et le flot vient s'écraser sur les portes de la villes, trop petites pour cette grande marée.
Viens avec moi, allons cueillir la chaleur des flammes, entendre la symphonie magistrale du bois embrasé. Et quel orchestre instrumental pour l'accompagner que celui des cris de ce peuple anonyme ! 
Rends toi à l'évidence, tu es condamné, ta raison part en fumée. Accueilles la folie de cet incendie.

samedi 12 janvier 2013

Le voyageur au-dessus de la mer de nuages

Inspiration du tableau de Caspar David Friedrich portant ce nom.

      Voles petit, voles ! Cours sur les nuages tant que ton insouciance te le permet. Et quand tu te poseras sur le sommet de la montagne, regarde un peu en bas et pense à l'esclave de ces terres. Mais ne t'attardes pas trop sur cette vision, observes plutôt le oiseaux, eux sont libres, eux sont les vrais maîtres de ce royaume.
      Nous croyons encore - fous que nous sommes ! - que nous reignons sur ce monde. Brillant par notre intelligence, uniques êtres doués d'amour, s'élevant par les sciences au-dessus de tout, jusqu'à voler dans les cieux et même au-delà.
En réalité nous n'avons qu'un voile devant les yeux et devenons bien vite esclaves quand il s'agit d'argent, l'amour n'est devenu qu'un excuse et la science a perdu de sa pureté. La virginité de notre monde a été consommée, la Terre, maintes fois violée.

      Parfois je monte encore sur ce piton, au-dessus de la mer de nuages. La douleur de la solitude quotidienne se transforme alors en une amie, cette solitude devient appréciable par ce silence et cette puretéde cette vue.Personne pour souiller ce moment, sauf moi-même. Car il ne faut pas que je reste trop longtemps sur ce sommet, je risque de teinter les nuages de gris, d'éroder la roche par ma salissure. Cette âme tourmentée n'est qu'une tache sur la toile. Toi petit, tu n'es que balncheur, tu ne connais le malheur. Si seulement tu pouvais ne jamais quitter les cîmes et ne pas atterrir dans cette fange...

      Voles petit, voles ! L'homme, lui, n'a plus que ses rêves, et moi je rêve encore parfois de ce voyageur au-dessus de la mer de nuages.